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L'appel de Londres de Paulin Makaya

11 Juillet 2023, 07:19 Afrique centrale, Congo-Brazzaville PCT Sassou Nguesso

L’appel de Londres de Paulin Makaya. 

 

Monsieur Paulin Makaya sort de son silence afin de mener la résistance pour la libération du Congo-Brazzaville des griffes de la Ligue du Nord. 

  

Aux abois car en manque de légitimité et de résultats probants dans tous les domaines de la gestion de la chose publique, le gouvernement du Congo-Brazzaville se sert de tous les moyens, de toutes les ressources dont il dispose afin de faire émerger une opposition vautour caution de sa dérive.   

  

Ayant une haine viscérale du général Jean-Marie Michel Mokoko qui se mue dans son silence au point de donner l’impression d’avoir pris sa retraite politique, monsieur Denis Sassou Nguesso a tenté de faire sortir du sommeil tel un magicien de son chapeau, monsieur Marion Michel Madzimba Ehouango présenté comme un ancien candidat à l’élection présidentielle 2009, afin de consolider l’unité du Nord pour la conservation du pouvoir politique au Congo-Brazzaville. Dans le même temps, il se met en place « Le tout sauf le général Jean-Marie Michel Mokoko » qui aux yeux de certains de nos compatriotes du Nord est perçu comme un traître à leur cause de fieffés tribalistes.  

   

La sortie médiatique de monsieur Paulin Makaya pour un rassemblement politique de l’opposition, louable soit-elle, nous questionne. Il y a lieu de rappeler qu’en 2015, lors du combat pour le refus du changement de la Constitution de 2002, ce dernier avait choisi de faire cavalier seul avec son parti l’UPC (Unis pour le Congo) bien qu’étant de l’opposition. Ce fut un choix librement réfléchi et accepté de toutes et de tous, bien que nous pensions que l’union au sein d’une structure unique sans perte d’identité des uns et des autres faisait la force.  

  

Son parcours politique qui l’a amené dans les geôles insalubres du Congo-Brazzaville pour ses opinions politiques est un épisode malheureux que nous ne souhaitons à aucun de nos compatriotes sur la terre de nos ancêtres. Hélas, les Congolaises et les Congolais vivent dans une dictature où l’arbitraire est la norme, et la liberté d’expression plus rare que la concentration d’oxygène dans l’air que nous respirons. Ce fait incongru à lui tout seul ne peut conférer à un individu vivant dans une dictature la stature d’Homme d’État. Bon nombre de citoyennes et de citoyens congolais ont connu la prison sans aucun motif valable, et d’autres en ont payé de leur vie.  

   

L’appel au rassemblement de l’opposition de monsieur Paulin Makaya, devant le délabrement constaté au jour le jour de notre pays autour de sa personne ou de son parti, est plus que troublant pour celui qui la refusait hier. Qu’est-ce qui a changé ? Une clarification nous semble nécessaire ! Nous sommes aussi d’accord pour dire qu’il n’y a que les morts et les imbéciles qui ne changent pas d’avis.  

  

Un rassemblement politique se fait autour d’une offre politique, un projet politique dûment discuté et amendé par toutes les forces politiques concernées. Il ne saurait être un diktat venu de Londres.  

  

Après avoir évoqué le projet de la conservation du pouvoir au Nord, en présentant monsieur Marion Michel Madzimba Ehouango comme une alternative crédible au général Jean-Marie Michel Mokoko, un semblant d’unité Nord-Sud semblerait pointer à l’horizon avec l’appel de monsieur Paulin Makaya. La perspective d’un gouvernement d’union nationale, qui redonnerait un peu de crédibilité avec l’apparence d’une démocratie à ce navire en perdition qu’est le Congo-Brazzaville n’est pas à exclure.   

 

Le temps pluvieux et brumeux de Londres aurait-il rajouté du brouillard dans l’analyse politique de la situation socio-économique que traverse le Congo-Brazzaville ?  

  

Toujours est-il que ces initiatives solitaires téléguidées relevant plus d’expérimentations hasardeuses ne pourraient nous écarter des valeurs de nos Pères fondateurs que sont l’unité, le travail et le progrès. Le Congo-Brazzaville doit demeurer un et indivisible.  

  

Notre beau pays est pris en otage par des compatriotes qui font passer la tribu avant la nation. En transe, comme des possédés, ils glorifient, ils louent avec un culte de la personnalité poussé à l’extrême monsieur Denis Sassou Nguesso le mal incarné du peuple congolais. Ils ne se soucient guère des souffrances du peuple.  

  

Le Congo-Brazzaville est devenu la Roumanie de Nicolae Ceausescu, la Corée du Nord de Kim Jong Un. Ainsi se profile à l’horizon une succession dynastique, certains d’entre nous ayant perdu la raison qui fait de la République, Res publica, la chose publique en rapport avec le peuple, le bien commun que nous avons en partage.   

  

Nous ne fermons pas la porte au débat d’idées lancé par monsieur Paulin Makaya. Mais, il lui revient aussi de comprendre que le rassemblement peut se faire en dehors de sa personne et de son parti l’UPC pour le bien-être du peuple congolais. Le leadership ne se décrète pas car vaut mieux convaincre que contraindre.  

  

Pour notre part, seul le peuple congolais choisira les dirigeants qui guideront sa destinée. Les propositions sont connues de toutes et de tous à savoir une restauration de la démocratie par un dialogue national inclusif, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, le rétablissement des libertés fondamentales nécessaires au peuple congolais pour participer au développement de notre pays. Car, le peuple congolais est las des distractions d’hommes politiques en mal de reconnaissance avec des sorties médiatiques sans lendemain.   

  

La sagesse nous commande de tenir compte de la misère du peuple congolais et non de nos intérêts égoïstes. C’est notre mission en toute transparence d’être à la hauteur de la tâche de tout patriote pour la libération et le bien-être du peuple congolais.  

 

C’est Nelson Mandela qui disait : « L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui essayent toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite ». 

 

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA  

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