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L'opposition congolaise en décomposition

30 Novembre 2023, 07:58 Afrique centrale, Afrique Anatole Collinet Makosso, Congo-Brazzaville PCT Sassou Nguesso mbochisation

L’opposition congolaise en décomposition

 

Le peuple congolais n’a pas encore fini de pleurer ses morts du drame du stade d’Ornano qu’ils font déjà des plans sur la comète. Pareille désinvolture doublée d’absence d’empathie est indigne de celles ou de ceux qui veulent demain, le vrai changement pour le peuple congolais.  

 

Sans débat public d’idées, aucun projet politique ne permettra de sortir notre pays de l’état comateux dans lequel il se trouve. C’est en cela que nous appelons au dialogue national inclusif avec la restauration des libertés fondamentales, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques. 

 

Notre pays, le Congo-Brazzaville doit redevenir un État de droit, socle de la démocratie, dans lequel la voix de toutes les Congolaises et de tous les Congolais compte, les responsables en gestion de la cité rendent des comptes. 

 

Des chapelles politiques de l’opposition congolaise se mettent en place avec les « mêmes » en vue de se positionner pour les échéances politiques à venir. C’est aussi ça la démocratie que nous voulons et qui signifie la pluralité d’opinions. Mais la finalité d’une démarche politique ne peut se résumer à la mise sur orbite d’un individu dont personne ne connait les intentions ni le projet de société afin de diriger le Congo-Brazzaville.  

 

Il n’échappe à personne qu’après ses déboires en Afrique de l’Ouest, et pour ne pas perdre le Congo-Brazzaville, la France mise dorénavant sur le général Jean-Marie Michel Mokoko afin de remplacer le général Denis Sassou Nguesso du fait de sa gestion calamiteuse qui ne souffre d’aucune contestation. Cette solution aurait le mérite de rassurer une infime partie de la population congolaise dont l’avenir est plus qu’incertain sans monsieur Denis Sassou Nguesso. C’est le moindre mal car le pouvoir resterait dans la région des guerriers qui ne veulent pas quitter le pouvoir et ses attributs, et cela nous épargnerait une autre guerre civile. Macabre réflexion car le peuple congolais n’est en aucun cas sollicité ! Il devra une fois de plus encore subir un diktat venu de l’étranger. 

 

La relation entre la France et la République du Congo est sujette à des critiques concernant l'incohérence des politiques françaises. La France a des relations étroites avec le Congo-Brazzaville en raison de ses liens historique, linguistique et économique (pétrole). Cela est une forme de soutien à des régimes controversés, comme celui du président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis plusieurs décennies, en échange de l’exploitation pétrolière par TotalEnergies, source du malheur du peuple congolais qui n’en tire aucun profit. 

 

La France est accusée par ailleurs de ne pas suffisamment exercer de pression sur le gouvernement congolais en ce qui concerne le respect des droits de l'homme, la démocratie et la bonne gouvernance, malgré les faits avérés de corruption et de violations des droits humains. 

 

La lutte politique peut revêtir plusieurs formes, à l’intérieur des partis politiques classiques ou en dehors en tant que citoyen engagé. Ce qui compte c’est la convergence de points de vue car pour finir c’est le peuple, le souverain primaire, qui tranche. Les partis politiques qui captent le vote populaire, ne sont dans leur forme actuelle que des relais des pouvoirs économiques, des relais d’intérêts privés au service des grandes puissances étrangères. 

 

Nous avons été surpris, interloqués par les résultats de la Convention de la Fédération de l’Opposition Congolaise (FOC) du 27 novembre 2023. Ce qu’il en ressort, c’est que l’opposition choisie de monsieur Denis Sassou Nguesso s’est rétribuée des postes au niveau de l’organisation de cette structure. 

 

Monsieur Clément Mierassa, Président du Parti Social-démocrate Congolais (PSDC) a été élevé à la fonction de Président d’honneur du comité d’honneur de la FOC. C’est un statut de faire-valoir sans réel pouvoir exécutif. Personne Ne peut nier l’activisme militant dont fait montre ce dernier contre les dérives du pouvoir dictatorial du Congo-Brazzaville. La seule question qu’il faille se poser est celle de savoir ce que diable monsieur Clément Mierassa est allé chercher dans ce bourbier ? Les grandes eaux sont infestées des requins qui dévorent à leur guise les petits poissons. 

 

La Vice-présidente de ce comité d’honneur, madame Aimée Mambou Gnali est un soutien de la première heure du général Jean-Marie Michel Mokoko. Cette dernière fut ministre de la Culture et des Arts, chargée du Tourisme dans le « premier Gouvernement d’union nationale et de salut public » issu de la guerre civile du 05 juin 1997 qui fit 400 000 morts. En 1995, elle a été Première adjointe au maire chargée de l’urbanisme à Pointe-Noire. C’est madame Aimée Mambou Gnali qui écrivait que « les Congolais n’étaient pas capables de se gouverner ». Pareille trajectoire politique incite à la prudence en cas de nouvelle dynamique. 

 

Le général Emmanuel Ngouelondele Mongo, membre honoraire, gage de la cohésion Nord-Sud, a servi avec zèle monsieur Denis Sassou Nguesso et vaillamment feu Pascal Lissouba pour les résultats que nous connaissons. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui bien que tout homme ait droit à la rédemption ? Par ailleurs qui trop embrasse mal étreint.  

 

Monsieur François Soumbou n’est que la caution vili au soutien du général Jean-Marie Michel Mokoko. 

 

Monsieur Jean-Felix Demba Ntelo, Coordonnateur de la Composante CJ3M, a été élu Président de la Fédération de l’Opposition Congolaise. Être Coordonnateur d’une structure politique qui met en exergue le nom d’un personnage et non ses idées semble gênant et confine au culte de la personnalité. L’on aimerait faire du Sassou sans Sassou que l’on s’y emploierait de cette façon. 

 

En devenant Président de la Fédération de l’Opposition Congolaise, monsieur Jean-Felix Demba Ntelo vient de réussir finement une formidable acquisition à moindre frais de cette Fédération vide de sens, longtemps mise sous cloche par madame Claudine Munari ; le ver était déjà dans le fruit. Nous sommes dans le positionnement entre les copains et les coquins de la République. L’entre-soi est une autre marque de fabrique dans la politique congolaise. La Fédération de l’Opposition Congolaise devient la plateforme au service des intérêts politiques du général Jean-Marie Michel Mokoko. 

 

Messieurs Michel Mampouya, Constant Guenoni et autres doivent se contenter des strapontins afin de compléter la belle photo de famille. 

 

Le but de cette Fédération n’est autre que de mettre sous cloche le débat politique. Ainsi nous serons devant un statut quo pour faire perpétuer le système politique actuel avec les mêmes acteurs. 

 

Cette façon de faire de la politique est désuète. Comme dans tout projet, pour changer, il faut changer l’image. Ce qui n’est pas le cas ici car on prend les mêmes et on recommence comme le fait depuis des lustres monsieur Denis Sassou Nguesso avec son gouvernement. Notre pays ne manque pas de talents. 

 

Il est de notre devoir en toute clarté de ne pas trahir notre mission qui permettra à toutes les Congolaises et tous les Congolais de vivre décemment dans notre beau pays si riche. Pour y arriver, nous devons mettre fin à ces combines d’arrière-boutique qui ne sont pas différentes de celles du PCT (Parti congolais du travail).  

 

Le peuple congolais attend mieux de son opposition. Il veut un changement à tous les niveaux et non un rafistolage qui découle d’un système de copinage politique. 

 

De force opérationnelle, la Fédération de l’Opposition Congolaise vient de se doter d’un boulet en infligeant au peuple congolais le supplice du collier.  

 

La volonté de tous les acteurs politiques, de la société civile et de la population de participer activement au processus politique, de voir leurs aspirations légitimes reconnues et respectées, est un facteur crucial dans la stabilité à long terme de notre pays. Les soulèvements populaires surviennent le plus souvent suite à une frustration face à un système politique perçu comme étant déconnecté de la réalité et des besoins fondamentaux du peuple. 

 

Il est donc essentiel que nos stratégies politiques, y compris celles de la France, puissance coloniale, tiennent compte des aspirations réelles du peuple congolais et œuvrent vers des solutions qui favorisent la démocratie, le respect des droits de l'homme, le développement durable, le vivre-ensemble, etc. 

 

C’est Albert Einstein qui écrivait : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ». 

 

Aux armes citoyens congolais pour mettre fin aux larmes qui sèchent nos corps et au sang qui irrigue nos terres avec des fruits amères. 

 

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 

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